De quoi s’agit-il ?
Le Virus de l’Hépatite C (VHC) est un virus qui s’attaque au foie. Lorsque le virus entre dans l’organisme, il provoque une inflammation du foie qui, à long terme, mènera à des complications graves (cirrhose, cancer). Ce virus est robuste, pouvant vivre jusqu’à 3 jours à l’air libre et plusieurs semaines dans un milieu fermé, comme à l’intérieur d’une seringue.
Évolution du VHC
Parmi les personnes qui contractent le VHC, environ 1 sur 4 va guérir de l’infection dans les 2 à 6 mois, puisque le système immunitaire produit des anticorps qui permettent d’éliminer le virus. Pour ceux dont l’infection devient chronique (3/4 des personnes atteintes), l’évolution de l’infection du foie par l’hépatite C suit certaines étapes :
- Fibrose : minuscules cicatrices créent pour se défendre contre l’inflammation ;
- Cirrhose : cicatrisation généralisée de sorte que le foie ne peut pas fonctionner normalement (Survient généralement 20 ans après l’infection) ;
- L’insuffisance hépatique : plus la cirrhose s’aggrave, moins le foie élimine les déchets et les toxines du corps et il a du mal à fabriquer les coagulants. La greffe est inévitable à ce stade ;
- Le cancer du foie : les dommages causés entraînent parfois la cancérisation des cellules.
Une personne vivant avec le VHC (PVVHC) peut être asymptomatique (sans symptômes) pendant de nombreuses années. Lorsque des symptômes surviennent ceux-ci peuvent prendre la forme de : fièvre, fatigue, diminution de l’appétit, douleur articulaire, urine foncée, jaunisse.
Le VHC en nombre
L’organisation mondiale de la santé estime que 58 millions de personnes vivent avec le VHC dans le monde, dont 1,5 nouvelles infections par année.
Au Canada les estimations sont de 204 000 PVVHC dont 9500 nouvelles infections pour l’année 2019.
La transmission
Le VHC se transmet par contact de sang à sang avec une personne infectée :
- Partager son matériel d’injection : seringue, tampon, cuillère, filtre ;
- Partager son matériel pour sniffer (paille, crayon, papier) ou pour fumer (pipe à crack) ;
- Se faire tatouer ou percer avec des aiguilles non stériles ou avec de l’encre contaminée ;
- Partager des objets qui peuvent avoir été en contact avec du sang : brosse à dents, coupe-ongle, lame de rasoir, couteau, etc.
Concernant les relations sexuelles, le risque est faible. Toutefois, le risque augmente lorsque les relations sexuelles sont non-protégées et qu’il y a présence de sang (lors des menstruations ou lors des pratique sexuelles anales réceptives, par exemple).
Toute personne présentant un comportement à risque peut contracter le virus toutefois, certaines populations sont touchées de façon disproportionnée par le VHC soit :
- Les personnes consommatrices de drogues injectables ;
- Les personnes incarcérées ;
- Les communautés autochtones ;
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) ;
- La population immigrante ;
- Les individus nés entre 1945 et 1975.
Comment se protéger
La meilleure façon de se protéger de l’hépatite C, c’est de :
- Utiliser toujours du matériel stérile (injection, pipe à crack, paille) pour consommer de la drogue ;
- Toujours avoir ses propres articles d’hygiène personnelle ;
- S’assurer que le tatoueur déchire devant soi l’enveloppe contenant l’aiguille neuve qui servira au tatouage/perçage et que l’encre utilisée ne serve que pour une seule personne. Le virus est capable de vivre 72 heures à l’air libre ou dans l’encre ;
- Porter un condom lors des relations sexuelles ;
- Porter des gants de latex lorsqu’on peut être exposé à du sang.
Traitement
Les traitements contre le VHC ont grandement évolué depuis 2015 : ils sont plus courts et ils ont moins d’effets secondaires.
Le traitement consiste à prendre 1 à 3 comprimés chaque jour pendant 8 à 12 semaines. Le taux de guérison est de plus de 95%. Certains effets secondaires peuvent survenir, mais ils s’atténuent avec le temps. Le traitement permet de guérir de l’hépatite C et ainsi éviter la progression vers l’insuffisance hépatique.
Contrairement à l’hépatite A et l’hépatite B, il n’y a aucun vaccin qui permet de prévenir l’infection.
Notez que le 1/4 des personnes dont le VHC s’est éliminé naturellement et les personnes qui ont guéri du VHC avec un traitement peuvent contracter le VHC de nouveau si elles sont exposées au virus. Le corps ne développe pas d’immunité permanente.