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Gatineau, 31 mars 2017
Lettre ouverte à la presse écrite
La semaine dernière, votre journal rapportait la triste nouvelle de l’urgentologue de l’Hôpital de Gatineau qui recevait la décision du Collège des médecins au sujet de son comportement envers une patiente. L’incident remonte au 31 janvier 2015.
Cet incident, ainsi que la manière dont la nouvelle a été rapportée dans les médias sont très inquiétants pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, nulle part est-il fait mention que le VIH ne se transmet pas par la salive. Ce silence de la part des journalistes ainsi que du médecin accusé des voies de fait envers la patiente est d’autant plus inquiétant qu’il laisse sous-entendre que le médecin était à risque et que la patiente a eu un comportement dangereux et irresponsable. De plus, nous ne voyons aucune explication logique pour qu’ un médecin qui connaît les modes de transmission du virus et qui a l’habitude de traiter des patients infectés, persiste à dire qu’il a eu peur de contracter le VIH.
En mentionnant la peur et en précisant que le médecin a suivi un traitement de médicaments prophylactiques, bien qu’il n’y avait aucun risque significatif de transmission, cela crée de la confusion et de la panique et envoie un message erroné sur le VIH au grand public. De plus, cette désinformation diabolise les personnes vivant avec le VIH qui souffrent déjà de multiples discriminations et de marginalisation. Très souvent, leur statut séropositif est un résultat direct de la précarité dans laquelle elles vivent.
Finalement, il est étrange que tant d’emphase soit mis sur le VIH dans cette histoire alors qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un comportement violent et inacceptable de la part d’un professionnel de la santé. Faut-il comprendre que le comportement du médecin est justifiable ou moins condamnable parce que cette patiente est séropositive? Il serait tout de même souhaitable que la presse et les médias, s’ils ne détiennent pas une information juste et vérifiée, évitent d’aggraver la situation en maintenant des préjugés et de fausses idées sur le VIH et la transmission du virus.
Philippa Jabouin
Agente de communication au BRAS